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23 janvier 2021 6 23 /01 /janvier /2021 16:36

 

IL CHASSE LES EPAVES D'AVIONS DE 39-45

 

IL CHASSE LES EPAVES D'AVIONS DE 39-45
IL CHASSE LES EPAVES D'AVIONS DE 39-45
IL CHASSE LES EPAVES D'AVIONS DE 39-45
IL CHASSE LES EPAVES D'AVIONS DE 39-45
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18 décembre 2020 5 18 /12 /décembre /2020 15:40

 2020 fut une année compliquée et difficile, mais néanmoins fructueuse dans mes recherches aéronautiques.

Confiné comme tout le monde à la maison, afin de ne pas sombrer moralement, j'ai décidé d'aborder cette période en nettoyant mes reliques, en travaillant sur les archives et dossiers en retards, en faisant du télérecherche. C'est dans ces instants que je me suis rendu compte qu'avoir une passion était primordiale pour mon équilibre, et m'a permis de supporter l'insupportable.

Je vous souhaite de vivre passionnément et intensément 2021.

Prenez soin de vous

 

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26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 10:44

Préambule

Rarement le dénouement d’une histoire n’a été si rapide et si fédératrice. À chaque investigation, un travail préalable de repérage sur carte, d’étude de document, d’informations pratiques, fait partie d’un cheminement nécessaire pour mener à bien une mission : Retrouver l’épave d’un avion.

Un protocole est mis en place scrupuleusement, programmé dans un ordre bien précis, quand Jon et moi même trouvons portes closes à la mairie d’un petit Village de Sarthe.

Nullement indiqué sur les sites spécialisés, celle ci n’est ouverte que les semaines paires. Cette erreur de débutant met déjà nos investigations à mal. En effet, les premières recherches commencent souvent à cet endroit .La démarche est de nous présenter, pour éventuellement accéder à des archives.

Qui d’autre qu’un Maire ou un adjoint connait mieux l’histoire de sa commune ?

Nous passons alors à la phase B du plan. Trouver l’endroit où la population peut se trouver afin d’inciter la curiosité et l’envie de nous aider. Après avoir arpenté des ruelles étroites, rencontré quelques quidams bien trop jeunes pour avoir vécu cette époque, la boulangerie nous parait être un lieu judicieux. En quête d’informations auprès de la boulangère, un client captant quelques mots de notre conversation, et en particulier le mot avion, ose nous interpeller.

Mais avant d’aller plus loin voici la raison de notre venue dans la Sarthe.

La genèse de cette histoire démarre lorsque Laurent m’appelle pour m’informer qu’il possède un Moteur de Bf 109 (Messerschmitt) et qu’il souhaite savoir si je suis en mesure de retrouver l’avion qui en était équipé.

Moteur Daimler Benz 605 ( DB 605 )

Au premier abord, je suis dubitatif sur la faisabilité de cette mission, mais après quelques minutes à discuter entre passionnés, je ne peux pas dire non. Je ne peux que me réjouir d’une telle opportunité.

Il faut néanmoins trouver comment procéder. La réflexion s’oriente tout d’abord sur les informations que peut posséder Laurent sur la provenance du moteur. Puis sur l’analyse de celles-ci, et le visionnage de photos.

En première conclusion nous pouvons donc dire que ce moteur équipait un Messerschmitt Bf 109 G-6 exactement, et qu’il est tombé aux alentours d’Alençon en Août 1944, abattu par un avion Allié, et que le pilote a sauté en parachute.

Le caléidoscope que nous devons reconstituer a quelques cases qui commencent à s’éclaircir, mais pas encore de quoi sauter de joie.

Il faut maintenant développer les mots clé de notre première conclusion, à savoir : Bf 109 G-6 – Alençon – Août 1944 – Abattu allié -  pilote parachute.

C’est à ce moment précis où interviennent Philippe et Matti. Je les appelle affectueusement «  ma base de données ».Ils sont dotés d’un sens du partage des connaissances et des archives hors du commun. Sans eux, tout est plus compliqué.

A la question posée : Y a-t-il eu dans le secteur d’Alençon un crash en août 1944 auquel le pilote  survécut ? Voici ci-dessous la réponse à cette question

 

 

Nous apprenons avec ce document qu’un Bf 109 G-6 au numéro de série 412258 arborant le 4 jaune est tombé le 3 août 1944 près d’Alençon et que son pilote Josef Wester matricule 262283/85 a survécu au crash, et décédé plus tard le 12 décembre 1944.  

Afin de confirmer le fait que le pilote n’est pas décédé des suites de ce crash, nous obtenons ceci

 

Nous distinguons clairement que le 12 décembre 1944  Wester Josef portant le même matricule est décédé. Il s’agit donc du même individu, donc cette piste peut être exploité.

 

 

 

A la question : Qui a revendiqué ce crash ? Philippe me fourni des indications et, comble de bonheur, des documents existent encore.

ORB : Opération Record Book du 401 squadron de la RCAF ( Royal Canadian Air Force )

 

Riche de toutes ces informations, le travail de terrain peut enfin commencer. Nous avons évoqué dans le préambule l’histoire d’une rencontre dans une boulangerie.

Il s’appelle Daniel.

Féru d’histoire, en quête de sensation, aimant les gens, il écoute attentivement notre discours et de son propre gré, nous accompagne, nous oriente, écartant une à une les embûches relationnelles, allant de témoin, en témoin, si bien qu’à midi, le lieu du crash est localisé.

En fin de journée, comme à notre habitude, nous remettons à plats nos recherches, réécoutons les témoignages, réfléchissons, mais quelque chose ne correspond pas.

Tous les témoins nous parlent d’un avion ayant piqué du nez, heurté le sol, ayant explosé et dont le corps du pilote avait été mutilé.

Comment dans ces conditions, le moteur pourrait ne pas être détruit lors du crash, sans parler des autres critères ne correspondant pas du tout ?

En résumé, nous avons des morceaux d’avion, mais apparemment pas ceux de l’avion recherché, un pilote mort, au lieu d’être vivant.

Nous prenons de nouveau contact avec Laurent, le propriétaire du moteur, et lui demandons d’en savoir un peu plus sur la provenance de cette belle mécanique. 12 cylindres en V, 35,7 litres de cylindrée, 1475 chevaux, tout de même !

Il nous apprend alors que ce DB 605 s’est enterré lors du crash à une profondeur de 2m50 et nous donne quelques minimes indices géographiques et topographiques.

Après maintes et maintes superpositions de cartes, maintes et maintes interprétations de données, maintes et maintes façons de développer nos mots clés, TOUJOURS RIEN !

L’énigme est complète et complexe.

Notre façon de procéder dans ce cas est un peu sans détours. Recommencer, et voir si nous ne sommes pas passés à côté de quelques choses.

Ce sont des instants difficiles à aborder, où la motivation s’attenue, où l’idée que le dénouement de l’histoire ne puisse pas aboutir. Cela nous ronge l’esprit. Ce cas ultime est redouté, car avec le temps, les informations, les témoins, les souvenirs s’évaporent à jamais. Mais bon, que faire contre cela ? Sinon faire vite.

L’idée d’accepter l’éventualité de l’échec ne correspond pas à notre philosophie, alors la persévérance prend le dessus.         RECOMMENCER.  Qu’à cela ne tienne

Au détour d’une réécoute d’un témoignage, un détail attire notre attention. Une date.

Je cite : «  Mon beau frère est mort dans un champ sur la commune de XXXX… touché par les balles d’un avion allié lors d’un combat avec un avion Allemand le 03 août 1944 .» 

Par soucis de respect du travail fourni, des protagonistes engagés dans ces recherches, certaines données sur la géo localisation du crash ne sont pas divulguées sur le blog, mais seront transmises en tant voulu aux archives départementales

Rappelez vous le 03 août 1944 ( les documents en page 2 à 4 ) nous ramène à nous y intéresser de plus près. Une fois la commune localisée, les indices géographiques et topographiques de Laurent nous sautent aux yeux.

Il se passe à cet instant comme une bouffée d’adrénaline qui réanime nos cerveaux saturés par trop de réflexion. Nous avons comme une intuition que la bascule peut pencher d’un coup du bon côté, et que le dénouement est proche. Nous informons Daniel de ce revirement de situation et encore une fois, de son propre gré, il se déplace sur le terrain et revient avec les bras Char – gés – de Ca – deaux, et pas des moindres :

 

  •  l’acte de décès de ce « Beau frère »,
  •  le plan cadastral, le numéro de parcelle du crash,
  •  un témoin, et les circonstances,

mais surtout, un bout de papier indiquant le nom de Josef Wester ( vous vous souvenez page 2 ), mais pas que !!!!

Nous avons maintenant la localisation de l’avion du moteur recherché. Et cerise sur le gâteau, des informations primordiales sur le premier avion trouvé et sur son pilote.

Il faut insister sur l’intensité des combats dans cette région entre juin et septembre 1944. Des dizaines et des dizaines d’avions Allemands et Alliés sont venus s’écraser aux alentours d’Alençon.

Cette période de l’histoire, juste après le débarquement, a laissé des traces dans l’esprit des gens.  Des souvenirs très précis la plupart du temps, mais quelques fois en inadéquation avec les faits réels. Il faut avoir ce respect d’écouter, de croire tout le monde et d’en tirer le meilleur parti.

  • « J’étais petite, j’avais 6 ans, je les voyais virevolter dans le ciel, ça brillait j’entendais le bruit des mitraillettes c’était presque joli à voir »                                                                                                                 
  • «  Oui oui l’avion qui lui courait derrière était un double queue, c’est comme cela qu’on les appelait ».
  • « j’étais en train de sarcler les betteraves »
  • « Ben……. C’était en juin »

Quelques fois l’empreinte laissée dans l’esprit des gens resurgit. Nous avons alors devant nous, une femme, un homme devenant verbalement loquasse, un peu comme une délivrance. Certains attendent des réponses à ces évènements, et le fait de venir s’intéresser à l’histoire de leur pays les touchent. Nous sommes confrontés aux sanglots, aux larmes, aux cascades d’émotions, mais jamais à la haine. La fierté est présente et les anecdotes sur les « filouteries » faites aux Allemands fusent et détendent l’atmosphère. Nous retrouvons dans leurs yeux ce côté enfantin et potache ainsi que l’innocence et la naïveté de leur jeunesse. Nous parlons de topinambour, de recyclage de morceaux d’avions en objets usuels, des métiers disparus. C’est fort, très fort.

Continuant nos emplettes aux témoignages, les faisceaux d’indices s’accumulant, il faut éliminer toutes les sources pouvant parasiter nos recherches. Et elles ne sont pas des moindres.

À tel point qu’au fur et à mesure de nos investigations, nous apprenons qu’à 500 mètres de là un autre avion Allemand est tombé.

Rendez vous compte 500 mètres à l’échelle du temps passé qu’est ce ? 500 mètres à l’échelle des souvenirs à quoi cela correspond il ?, et 500 mètres au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest ce n’est pas la même chose.

 

De nouveau le doute. Comme si nous avions bousculé les éléments du puzzle, les pièces de ce casse tête, qui semblaient enfin s’emboiter, recommencent à se superposer. Il nous faut de nouveau approfondir et démêler cet imbroglio, éliminer l’hypothèse d’une confusion en prenant soin de garder la trame principale de notre énigme.

La Persévérance

Un témoin, deux témoins, trois puis quatre témoins supplémentaires nous parlent d’un avion sanitaire ayant été abattu dans la même commune dans cette fourchette métrique de 500 mètres.

Il fallait donc maintenant se concentrer sur le lieu de l’accident, car nous avions la certitude que ce n’était pas l’avion que nous  recherchions. Certes, c’est une commune de 27 km² mais à force de persévérance, le point GPS fut enfin localisé éliminant toutes confusions.

Cet avion sanitaire fera l’objet d’un article ultérieurement.

Et puis encore une fois, la rencontre avec la bonne personne au bon moment.

Rappelez vous : : Bf 109 G-6 – Alençon – Août 1944 – Abattu allié -  pilote parachute.

C’est au creux d’un vallon assez argileux où coule un ruisseau que tous ces indices ont trouvés sens.

 

croquis signé Ludovic Bournat

Le terrain livra enfin la preuve et confirma l’évènement.

La Mitrailleuse de capot 13 mm de l’avion.

Photo Jonathan Klein

 

 

Durant ces recherches, de nombreux questionnement nous avaient obnubilés, nous avaient perturbés, avaient mis notre légitimité en doute, et avaient engendrés des nuits agitées. Nous aurions pu nous arrêter là et laisser nos esprits partir sur d’autres aventures aéronautiques. Avec un certain masochisme, une certaine pathologie mentale, il nous fallait aller encore plus loin dans le détail.

Quelques dernières questions viennent à se poser.

Comment ce Messerchmitt BF 109 G-6, sans pilote à bord a bien pu se crasher sans endommager son moteur ?

Son occupant s’est extrait du cockpit à environ 180 d’altitude. Ce Messerschmitt pesait environ 3 tonnes.

A vrai dire, celui-ci c’est posé, invraisemblable et rare situation. En approfondissant bien le rapport de mission du Lieutenant G.W Johnson, il est noté que des tirs ont touchés l’arrière, que des gros morceaux se sont détachés.

Nous pouvons donc supposer que les compensateurs de profondeur ont été endommagés, entrainant une inefficacité des commandes. Combiné au fonctionnement du moteur toujours effectif, cela provoqua une stabilité au lieu d’un plongeon destructeur.

Le pilote orientait le mécanicien sur le réglage de cet appendice aérodynamique en fonction du comportement qu’il voulait obtenir de sa machine. L’aviateur et la machine ne devait faire qu’un. 

L’avion perdant peu à peu de l’altitude sans jamais «  décrocher » se posa en haut d’un champ à la dénivelée importante, glissant comme une luge sur une centaine de mètres pour finir sa course dans un ruisseau argileux. Sous le poids et la vitesse, le moteur s’enterra profondément. C’est lors de la mise en œuvre de buses de débit que celui-ci fut exhumé.

 

 

Remerciements

 

Mr Delpierre Pascal Maire de St Léonard des Bois et sa secrétaire pour leur disponibilité,

Mme Chivard pour avoir bien voulue parler du passé,

Un immense merci à Daniel Boblet pour sa gentillesse, pour sa générosité, son implication dans notre projet, pour son écoute,

Jonathan Klein pour sa passion et pour accepter de me suivre dans cette aventure, pour nos délires et conversations philosophiques,

Madame MENAGER et Mr ROULAND André pour leur témoignage,

Germain Zamora pour ces précieux conseils techniques,

Phil Dufrasne et Matti Salonen pour leurs archives et leur partage,

Ludovic Bournat pour son croquis,

Lydia qui m'accompagne dans la vie, qui me corrige dans mes travers de langage, qui m’écoute et me soutiens dans mes aventures. 

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15 avril 2020 3 15 /04 /avril /2020 17:19
Logos et Poinçons d'accréditation et marquages techniques

En ces temps de confinement, à défaut de pouvoir faire des investigations sur le terrain, voici quelques photos regroupant des Logos des Poinçons d'accréditations et autres marquages techniques trouvés ça et là sur mes reliques aéronautiques. Prenez soin de vous.

 

 

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21 décembre 2019 6 21 /12 /décembre /2019 19:32

 

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27 août 2019 2 27 /08 /août /2019 22:15

Cette année encore, j'ai le privilège d'exposer mes reliques d'avions Allemands de la seconde guerre mondiale sur la base 709 Cognac - Châteaubernard.

Venez nombreux, venez me rencontrer.

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31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 15:11

Nous sommes le 1er avril 2018. Au beau milieu des contreforts du Haut Languedoc, assis inconfortablement sur un amas pierreux entouré d’une végétation assez inhospitalière, à 640 mètres d’altitude, j’observe, j’écoute.

Autour de moi, une dizaine de personnes du cru et d’ailleurs, de 17 à 72 ans,  arpentent ce terrain rocailleux et difficile. Nous ne sommes pas là par hasard. Un avion Allemand de la Luftwaffe  s’y est écrasé.

75 ans après ce drame, les débris sont encore nombreux, à même le sol, et la mission du jour est d’en collecter un maximum. Tout d’abord pour trouver un indice nous permettant de confirmer le type d’avion,  ensuite pour dépolluer le terrain.

 

J’observe, j’écoute.

A chaque morceau trouvé, chacun se projette 75 ans en arrière. Chacun y va de son hypothèse, de son interprétation. La superficie est grande, les gens parlent fort, les voix forment des échos.

 

«  Tu vois là, il y a plein de brûlé, ça doit être le moteur qui est tombé ici »

«  Au fait combien il y en avait? »

« Je sais pas ,attend »

« Dis Philippe, combien avait il de moteur ? »

 

« Il venait d’où ? »

 

« UN MORCEAU DE  CARLINGUE LES GARS, UN MORCEAU DE CARLINGUE  !!!! »

 

« Eh les gars j’ai trouvé un briquet »

 

«  Elle est bien fine cette tôle »

................................ !!!!

 

J’observe, j’écoute, je souris, je suis comblé.

 

Sur les lieux de l’horreur où périrent quatre personnes, il y a un peu plus de 7 décennies, résonne un enthousiasme hors du commun.

Les protagonistes se sont approprié mon histoire, se sont investi émotionnellement, ont adhéré pleinement à mon projet.

J’ai réussi à transmettre ma passion, à les fédérer à ma cause. Merci les amis.

 

La colline revit.

Elle se livre, dévoile ses secrets. Elle ravive une histoire oubliée.  L’histoire d’un avion, mais aussi une histoire d’hommes.

 

Nous sommes le samedi 27 mars 1943. La météo était bonne, le brouillard parfois présent à ces altitudes, inexistant.

 

Les témoins de l’époque me racontent.

« Nous étions en récréation quand l’avion est passé au dessus de nous », racontant que soudainement le ou les moteurs ratatouillaient, avaient un fonctionnement par intermittence, mimant vocalement le bruit. « VreBreumbalababalabambambulumbumbum » intercalant sa langue entre ses dents, faisant vibrer ses lèvres, stockant de l'air dans ses joues, créant ainsi des variantes très très difficiles à traduire par écrit. Impressionnant de vérité.

Vous avez tous compris que l’appareil était en mauvaise posture.

Il disparu derrière le relief et une grosse explosion se fit entendre.

 

La vie des gens de la montagne fut un peu bouleversé par cet événement.

L’accident ne  passa pas  inaperçu pour les autorités Allemandes.

Quelques hommes, une dizaine au dire des témoins, accédèrent à l’épave par des chemins forestiers, traversant des hameaux habités par une population rurale et paysanne.

Une intrusion redoutée, mais qui finalement se passa sans encombres, mais surtout sans représailles.

Afin de nourrir ces soldats, et de faire cuire des pommes de terre, un chaudron en cuivre avait été emprunté dans une habitation proche.

 

Sur les lieux du crash, les corps avaient été entreposés à même le sol, recouverts d’un linge, attendant les cercueils. C’est tirés par des mulets, que ceux-ci furent évacués dans une charrette, traversant les monts et vallons pour être référencés par les autorités Allemandes dans un lieu dit situé sur la route de Béziers.

 

L’épave de l’avion fut évacuée par un autre vallon nettement plus carrossable.

 

Cet itinéraire différent d’évacuation créa un amalgame dans la réflexion de la méthodologie de recherches à déployer, car le recensement des décès est différent de celui du lieu du crash .

 

Les biens saisis sur place par les soldats Allemands furent rendus à leurs propriétaires respectifs.

 

 

Parlons un peu de cet avion.

 

 Il s’agissait d’un avion de transport de type JUNKERS 52 au numéro de série 7709, appartenant à une unité de transport (TG 4).

Après un mois  à Braunschweig, l'unité a déménagé à Mons-en-Chaussée le 24.03.43 et le lendemain à Bordeaux-Merignac. Le 27.03.1943, jour du drame, le groupe était en vol de transfert vers Istres, où ils sont restés jusqu'à la fin d'avril.

 

4 soldats étaient à bord : Ils sont inhumés au cimetière Militaire Allemand de Dagneux.

 

Heinz Keunecke ( mitrailleur )

Emplacement : Block 6 Reihe 3 Grab 90

Grade : Obergefreiter ( caporal chef )

Date de naissance: 10.08.1919

Lieu de naissance: Harringhausen

Date du décès: 27.03.1943

 

Oskar Wolber ( mécanicien de bord )

Emplacement: Block 6 Reihe 3 Grab 85

Grade: Oberfeldwebel ( adjudant chef )

Date de naissance: 21.09.1915

Lieu de naissance: Freiburg

Date du décès: 27.03.1943

 

Heinz Reile ( radio )

Emplacement: Block 6 Reihe 3 Grab 75

Grade: Unteroffizier ( sergent )

Date de naissance: 19.05.1921

Lieu de naissance: Thorn

Date de décès: 27.03.1943

Josef Wirth ( pilote )

Emplacement: Block 6 Reihe 3 Grab 80

Grade: Oberfeldwebel ( adjudant chef )

Date de naissance: 14.04.1916

Lieu de naissance: Heiligenkreuz

Date de décès: 27.03.1943

 

Les éléments trouvés sur le terrain ont bien confirmé qu'il s'agissait d'un Junkers JU 52. Voici quelques explications:

 

 

Feu d'atterrissage rétractable et son comparatif

 

 

 

Vanne carburant et son schéma explicatif

 

 

Valves pour refroidissement d'huile ou de réglage des volets capot et son comparatif

 

 

Sonde pitot positionnée sur l'aile gauche du Junkers JU 52 ( la sonde indique la vitesse de l'avion par rapport à l'atmosphère ambiante, c'est à dire au vent relatif) . Vous pouvez apercevoir aussi sur la photo comparative le phare d'atterrissage escamotable.

 

 

La colline a livré ses secrets. Outre les indices aéronautiques confirmant bien qu’il s’agissait de notre avion,  un élément troublant et émouvant resurgit du passé.

Un briquet, posé là à même le sol.

D’un côté, un cœur gravé à la pointe d’un couteau, transpercé d’une flèche avec à l’intérieur des initiales L.E. et de l’autre côté, le même cœur gravé maladroitement avec comme inscription L.E.  H.R.

H.R. sont les initiales de Heinz Reile opérateur radio de l’avion, et L.E. probablement les initiales de la petite amie.

 

Était-ce le destin, était-ce écrit ? Et si personne ne s’était intéressé à cette histoire ? Je ne sais que dire sur cela, mais une chose et certaine, c’est que ma démarche d’aller au bout de l’histoire sera accompli.

Transmettre ce briquet aux descendants de cet homme.   

 

 

 

Merci à :

Lydia qui aime voir mes yeux briller à chaque aventure, pour les corrections.

Joël AZEMA qui par sa clairvoyance m’indiqua le lieu du crash

Emile SEGUI pour ses souvenirs

GERARD MARCOUL pour avoir bien voulu se replonger dans le passé

Monsieur LANDES et sa sœur Madame BASSONS pour m’avoir raconté leur enfance sur la colline qui fut leur terrain de jeu.

 

David BONNET de l’Office Nationale des Forêts pour sa confiance

 

Michel COROIR pour ses beaux articles de presse

 

Gerhard Mayer pour ses explications techniques et ses schémas explicatifs

 

Gilles, Ian, Thibault, Christian, Eric, Robert, Patrick, Nathan, Laurent, Virginie, pour avoir adhéré à mon projet.

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24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 17:24

Le mystère de l'avion inconnu sera t-il enfin élucidé ?

Épisode 4

Samedi 16 mars Philippe Morini avait convoqué toute une équipe de passionnés d’aviation et d'histoire aéronautique. Ces spécialistes sont venus du centre de la France et de la région Toulousaine afin de prêter main forte à notre Sherlock. Cette journée fut riche en émotions, en découvertes, mais aussi en questionnements !
L'antenne de l'avion recouverte de sa peinture d'origine intacte, un morceau de verrière du cockpit et diverses nouvelles pièces furent récoltées et sont à présent en cours d'analyse. 
Les archives allemandes de l'époque évoquent sommairement une panne moteur et une tentative d'atterrissage d'urgence "sur le ventre". Elles annoncent un avion détruit à 60% avec des éléments encore récupérables. Hors, vu le fort relief dunaire du secteur et sa couverture boisée, il est impensable qu'un pilote encore maître de son aéronef ait pu choisir les dunes nord de Cousseau pour tenter cet atterrissage ! D'autant, que la proximité du marais lui offrait un matelas parfaitement plat et relativement "moelleux" pour tenter de sauver sa peau...
Quel était l'axe exact et la direction de vol juste avant le crash ? Volait-il au raz des pins lorsque l'incident s'est produit ? N'a t-il eu aucune autre alternative que de serrer les dents et jeter l'appareil dans cette zone boisée ? A-t-il tenté de diriger son avion le long d'une piste forestière pour éviter au maximum la casse ? En est-il sorti vivant ? blessé ? ou a t-il perdu la vie dans ce crash ? Connaîtrons-nous un jour son nom ? 
Autant de questions auxquelles l'intelligence collective de tous ces spécialistes va tenter d'apporter quelques nouveaux éclairages...

La suite au prochain épisode ! ( rédaction François Sargos )

Mât support d'antenne

 

Coupelle de vidange carburant ( trop plein)

 

 

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13 mars 2019 3 13 /03 /mars /2019 11:05

Le mystère de l'avion inconnu sera t-il enfin élucidé ?

épisode 2

le 13 février dernier nous vous parlions d'un radiateur d'avion découvert enfoui au plus profond de la forêt de la réserve... celui-ci portait une petite plaque rivetée avec des références ...
On pouvait y lire : "Erla"... 
Après quelques recherches, ces quatre lettres nous ont amené sur la piste d'un sous traitant aéronautique Allemand, qui fabriquait, entre autre, des radiateurs pour des avions militaires, avant et pendant la seconde guerre mondiale. De fil en aiguille nous avons découvert qu'il existait un spécialiste français des crash d'avions militaires Allemands 39-45 !
Aussitôt contacté, aussitôt lancé sur la piste de l'avion inconnu, tel un véritable Sherlock Holmes, notre homme nous a renvoyé quantité d'informations, tout d'abord sur le type d'appareil : un Messerschmitt BF 109 E-7. Grâce à son réseau d'informateurs, un finlandais lui renvoyait des précisions sur l'appareil en question et la date du crash : le 09 mai 1942 ! Depuis, nous cherchons à remonter la piste pour savoir qui était le pilote et connaitre les causes exactes du crash...

épisode 3

 

La semaine dernière nous vous parlions du monsieur Holmes des avions allemands de la seconde guerre mondiale. Comme tout bon détective qui se respecte, notre Sherlock s'est immédiatement déplacé à Lacanau afin d'examiner les débris de l'appareil dans leur environnement. Le point de chute des différentes pièces nous renseigne dès à présent sur l'axe de vol de l'avion juste avant le crash. Afin d'aller plus loin dans les investigations, nous lui avons confié tous les morceaux découverts à ce jour. Après nettoyage de chaque pièce, Philippe Morini (de son vrai nom), en a fait l'inventaire et a établi à quelle partie de l'avion chacune d'elle appartient, mais mieux encore, 77 ans après le crash, il a réussi à les faire parler !!! "Élémentaire, mon cher Watson...". Laissons notre détective nous donner quelques détails : 
"Nous en savons plus à présent sur l'histoire de cet avion. A l’analyse des morceaux nous retrouvons les stigmates des anciennes blessures et de la vie mouvementée de notre avion : traces de soudures sur le radiateur, fuselage réparé... 
Avant de finir son épopée à Lacanau, aux abords de la côte Atlantique, le 09 mai 1942, notre avion avait vécu quelques péripéties.
Nous retrouvons une trace de celui-ci le 19 avril 1941, lorsque après un combat dans les Balkans, le Lieutenant Wilhelm WIESINGER a été obligé de se poser en urgence. Le pilote fut blessé, soigné et reprit du service 5 jours après. L’appareil appartenait alors au 4./JG 27 ( Jagdgeschwader 27) * basé à Ptolomais (Égypte), il portait un 3 blanc sur son fuselage.
Le Lieutenant WIESINGER a qui fut attribué 10 victoires, périt au combat le 23 juin 1941 au sein du JG 27. 
Autant les codes tactiques des avions détruits pouvaient éventuellement être réattribués à d’autres appareils, autant le numéro de série accompagnait l’avion jusqu’à sa destruction. Nous pouvons donc en conclure qu’après l’accident du 19 avril 1941, et le décès du pilote le 23 juin 1943, l’avion fut réparé et transféré dans une unité en France Erg.JGr West ( Ergänzungs-Jagdgruppe West)**, basée à Mont de Marsan."

Mais les recherches ne s’arrêtent pas là et notre homme poursuit l’enquête. il a convoqué sur place toute une équipe de spécialistes afin de passer au peigne fin la zone d'impact !

En serons-nous plus sur les raisons du crash à Cousseau et sur son pilote ?

La suite au prochain épisode ...

* Escadron de chasse
**Groupe de chasse ouest

 

 

 

Flasque de roue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aile avec emplacement pour la roue

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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13 mars 2019 3 13 /03 /mars /2019 10:53

LE MYSTÈRE DE L'AVION INCONNU SERA T-IL ENFIN ÉLUCIDÉ ?

épisode 1

Durant la seconde guerre mondiale un avion est tombé en forêt, non loin de de l'étang de Cousseau. Les reliques de l'appareil étaient connues de quelques personnes, sans que l'on en connaisse l'histoire...Certains légendes couraient, comme un parachute au cœur du marais au bout duquel était attaché un squelette d'aviateur, coiffé d'un caque en cuir... ou celle d'une hélice qui ornait le salon d'une villa du Haut Maubuisson, enfin deux pilotes anglais qui se cachaient dans la forêt et qu'un charbonnier de Lacanau aurait sauvés et fait évader en les dissimulant sous les piles de bois de sa charrette...
Depuis de longues années nous cherchions à en savoir plus et à en remonter le fil. Tous les débris connus avaient été enlevés, dans un but de "dépollution" de la réserve et conservés en sécurité pour des investigations futures...
Jusqu'à cet automne, nous pensions qu'il s'agissait d'un avion Alliés (Anglais, Américain...) tombé sous le tirs Allemands. En effet, les Alliés, en provenance des bases aériennes du sud de l'Angleterre, traversaient le Golfe de Gascogne, puis coupaient la côte girondine pour bombarder la base sous-marine de Bordeaux ou l'aérodrome de Mérignac. Il existait, d'ailleurs, un poste de défense anti-aérienne (FLAK) à moins de 2 km au nord de Cousseau, au pont du Montaut, sur Carcans.

Or, cet automne, la découverte d'un élément métallique à demi-enfoui qui cachait le radiateur de l'appareil nous a amené sur une toute autre piste !!!
Ce radiateur portait une petite plaque rivetée avec des références ... Une fois nettoyée, cette plaque révéla le début du mystère, de façon totalement inattendue ...

La suite au prochain épisode ...( rédaction François Sargos )

 

 

 

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