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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 09:50

Philippe Morini " Un devoir de transmission de l'Histoire aux générations futures. "


Drôle de passion que celle de Philippe Morini. Fasciné par les avions depuis l'enfance, il est devenu… chercheur d'épaves. D'avions évidemment. Et plus particulièrement, ceux de la seconde guerre mondiale.


INFO : D'où vous vient cette passion pour les épaves d'avions ?
Philippe Morini :
 Enfant, j'ai assisté à un vol du Concorde pour l'inauguration de l'aéroport Lyon/Satolas, aujourd'hui appelé aéroport Saint-Exupéry. Ça m'a fasciné. Et surtout, je me demandais bien comment un tel engin pouvait voler. En parallèle, il y a aussi la passion de l'Histoire. Mais le déclencheur, c'est le jour où un copain est venu me voir en me disant qu'il savait qu'un avion allemand était tombé dans le coin. J'ai pris un détecteur de métaux et j'ai commencé les recherches. Plus tard, j'ai appris que j'étais atteint de sclérose en plaque. Le seul moyen pour moi de ne pas sombrer a été d'assouvir ma passion à fond. A partir de là, j'ai voulu en savoir plus sur ces morceaux d'avions que je collectionnais. Je suis allé plus loin dans la démarche.


I. : C'est-à-dire ?
P.M. :
 J'ai cherché à savoir de quel avion provenaient les pièces, à quoi elles servaient ? De fil en aiguille, on reconstitue la vie entière de l'avion. On arrive à savoir d'où il est parti, qui pilotait, la compagnie d'appartenance. On peut même connaître les cir-constances du crash. Mais pour y parvenir, c'est un vrai jeu de patience et de minutie, un travail de longue haleine partagé avec quelques passionnés, notamment les gens qui vont jusqu'à reconstruire l'avion. Et puis, il faut s'intéresser à l'Histoire de la région où se trouve l'épave, fouiller dans les archives, rencontrer des gens pour recueillir des témoignages, se rendre sur le terrain. C'est aussi une belle aventure humaine.


I. : Avez-vous des exemples d'épaves dans l'Allier ?
P.M. :
 Un avion allemand s'est crashé sur la commune de Saint Nicolas des Biefs le 9 juillet 1944 à 5 heures 45. C'était un quadrimoteur Fock Wulf 200 C4. Il avait décollé à 4 heures du matin du camp militaire de Fontenet près de Saint Jean d'Angély en Charente Maritime avec à son bord le pilote, quatre hommes d'équipages et 8 militaires. Il y avait également une cargaison de pièces de véhicules, de marque Citroën notamment, et quelques caisses de bouteilles de Cognac ! Grâce à mes recherches, j'ai pu retracer toute la vie du pilote. Sinon, je poursuis actuellement mes recherches concernant un bimoteur allemand, un Junkers 88 qui s'est écrasé le 20 novembre 1943 également à Saint Nicolas des Biefs.


I. : Pourquoi vous intéressez-vous plus particulièrement aux avions allemands ?
P.M. :
 Tout simplement parce que toutes les recherches concernant les épaves d'avions français ont été faites et toutes les circonstances et autres sont connues. Pour les avions allemands, il n'y a rien. Les recherches sont d'autant plus compliquées mais elles permettent de donner de l'information qu'il est quasi impossible de trouver ailleurs, notamment dans les livres d'Histoire ou les musées. Et puis, on constate qu'il y a des erreurs dans les archives allemandes. Souvent les descendants ne connaissent pas la vérité sur la mort de leurs ancêtres. Nos recherches permettent de rétablir cette vérité, y compris pour les familles.


I. : Vous utilisez Internet pour diffuser les résultats de vos recherches. Parlez-nous-en ?
P.M. :
 Effectivement, pour les gens que ça intéresse, j'ai créé un blog, http://crashavionallemand39-45.over-blog.com. Il me permet d'échanger avec d'autres passionnés, de faire avancer mes recherches mais j'y diffuse également des manuels retraçant toute l'histoire des épaves quand j'ai pu la reconstituer. C'est le cas par exemple du crash de Saint Nicolas des Biefs en 1944. Mon blog est bien entendu en constante évolution au fil des rencontres et des découvertes et ils donnent tout ce que nous ne pourrons jamais savoir, en l'occurrence tout ce qui ne figure pas dans des documents. Pour moi, c'est un devoir de transmission de l'Histoire aux générations futures.


I. : Où cherchez-vous plus précisément des épaves ?
P.M. :
 Je travaille plus particulièrement en régions Auvergne, Centre et Limousin. Mais ma passion peut m'emmener plus loin !


Entretien Marie Brun 


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commentaires

O
Philip Morini is considered as one of the greatest pilots ever produced by France. He had represented France in the Second World War. Now he is running an aircraft training institute where hundreds of students are studying. Thanks for sharing his interview.
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K
souvenir d'un avion allemand abattu au dessus de AUZON haute loire par la chasse anglaise (12 passagers retrouver 23 jambes par les on dit)lieu du crash village de Chania commune de<br /> Auzon.pratiquement beaucoup de personnes ont recupere des morceaux de cet appareil. je me souvient avoir jouer avec un morceau d'aile mais nous l'avons toujours laisse sur place,j'ignore si elle<br /> est toujours au meme endroit j'avais 10ans et j'en 70 maintenant<br /> de meme mon pere avait recupere un genre de manometre et m'avait montre le lieu de l'accident. Longtemps les restes des aviateurs allemands sont restesdans un ossuaire au cimetiere d'Auzon ils ont<br /> ete recupereet rendu a l'Allemagne mais je ne me souvient plus à quelle date.
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C
<br /> <br /> Cher Jean Louis,<br /> <br /> <br />  Je recense les avions allemands de la seconde guerre mondiale tombés en région centre, limousin, Auvergne entre autres, puis je mène ensuite des<br /> investigations tant dans les archives, les témoignages que sur le terrain afin de pouvoir identifier l’appareil et reconstituer son histoire. En conclusion de ce travail de recherche, je tiens à<br /> jour un site internet mis au service de passionnés, comme de néophytes. Je vous remercie de l'avoir consulté.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J’essaie de mêler le plus habilement possible, avec mes propres mots, mes sentiments, mes ressentis la réalité des faits et ce que nous ne pourrons peut être<br /> jamais savoir, en l’occurrence tout ce qui ne figure pas dans des documents. J’ajoute également une part de rêve en divulguant quelques trouvailles sur le terrain, qui après presque 7 décennies<br /> en terre nous parlent encore et nous apportent matière à réflexion.<br /> <br /> <br /> J'aurais besoin de votre témoignage, en effet ceux ci me permettent d'agrémenter un peu plus mes histoires et cela me permet aussi d'être au plus près de la<br /> vérité. Pourrions nous convenir d'une date pour que nous puissions nous rencontrer. Je pourrais aussi vous raconter  ce que je sais de vive voix. Concernant les occupants Allemands de cet<br /> avion ( Dornier 217 ) il sont enterrés maintenant dans un cimetière Allemand à Dagneux dans l'Ain.<br /> <br /> <br /> Voici mes coordonnées : Philippe Morini, 06.45.24.48.40 ou moriniphilippe1963@gmail.com<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> recevez Jean Louis mes cordiales salutations<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Philippe<br /> <br /> <br /> PS faites moi parvenir votre mail, je vous montrerais en pièce jointe le reportage de france 3 que j'ai effectué récemment<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Bonne journée, merci pour ces articles sur ce blog. Pascal, journaliste.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Bonjour Pascal,<br /> <br /> <br /> Merci de vous être arrêté un instant sur mon blog. J'espère que vous y avez trouvé le plaisir de partager ma passion. Etes vous peut passionné d'aéronautique ? Ce blog est un support<br /> d'échange et vous y êtes le bienvenue.<br /> <br /> <br /> Vous souhaitant bonne continuation dans votre quête de l'information,<br /> <br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> Philippe<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Je viens de faire un voyage aux sources de la passion de Philippe. Je vois que c'est un homme qui aime la communication humaine, la relation, certes déclinée au travers ce passé si proche de 39/45.<br /> Beaucoup d'humanité, ce qu'il trouve, ce que tous trouvons étant moi-même chercheur historien, met bien en excergue la vie des hommes, même vu du côté technique dans un premier temps. Merci<br /> Philippe de ce partage, sur la toile un fabuleux réseau existe pour ce genre de recherche. Contrairement à ce que certains pourraient penser... aucun ne sont des " va-en-guerre", bien au contraire<br /> belle contribution au devoir de mémoire et pour montrer que souvent les " guerriers " ne sont pas des monstres. Mon cher Philippe je pars à l'instant au cimetière militaire allemand, faire la photo<br /> du pilote tué à Saintes le 11/11/43. Amicalement Michel<br /> <br /> <br />
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